18 mai 2009

La concubine de l'hémoglobine

Je sais que j'avais promis de parler de mon parcours de santé au sein des différentes administrations, parcours semé d'embuches (et pas qu'un peu). Mais je me rends compte que je n'ai pas évoqué une anecdotes de la WC qui fait toujours son petit effet en société.
Plantons le décor.
Ce jour-là, sont présents bien évidemment des clients à foison (blaireaux, allez manger ailleurs, c'est pas bon les burgers plein de gras et de sucres), une manager qui n'a pas vraiment d'atomes crochus avec moi (j'ai essayé d'être polie hein) et moi-même.
Une fois n'est pas coutume, je me retrouve en caisse, seule avec la manager. Strobo, je suis trop contente, 4h en quasi tête-à-tête, c'est trop de bonheur, je défaille...
Je ne sais trop comment, je me coupe/rape/tranche/autre précisez (rayez la mention inutile) le dessus de la main. Ca saignote un chouïa, rien de grave mais bon, c'est pas très ragoutant. Et je bosse dans un restaurant, dois-je le rappeler. Je me dirige donc d'un pas décidé vers un point d'eau, histoire au moins de nettoyer tout ça.
Un beuglement me parvient de l'autre bout du comptoir : « kestufou? ». Euh, comment dire, je me suis fait mal, je nettoie et je reviens. Réponse obtenue :
« Tu vas pas commencer à nous faire chier pour une merde comme ça. On a pas le temps d'attendre que la princesse se refasse une beauté. Tu reviens en caisse et fissa, plein le cul de ces conneries ».
Bien bien bien, tout ça devant des clients médusés, qui pensent à juste titre que la réputation de la WC en matière de management de personnel n'est pas usurpée. Ben oui, avec des gonzesses hystériques qui te font payer leur gros cul et leur cerveau de poule, ça vole pas bien haut.
Bref, je dis rien, ça sert pas à grand chose et je ne me sens pas d'attaque pour une prise de bec en règle.
Au bout d'un certain temps, voir d'un temps certain, je sers un couple et je vois la jeune femme tordre le nez quand je lui pose les frites sur son plateau. Je m'enquiers de son éventuel souci :
" Y'a un souci?
- Ben, vous êtes blessée à la main.
- Ah, ça! Vous inquiétez pas, c'est pas bien grave.
- Non mais c'est pas ça. Le problème, c'est que vous saignez dans mes frites."


Epilogue :
Après avoir expliqué la situation, la cliente a fait un gros scandale et j'ai bien ricané. Mais bon, aujourd'hui, j'ai toujours une cicatrice sur la main.

12 mai 2009

DTC la WC

Oui, bon, le titre n'est peut-être pas du meilleur goût mais c'est mon état d'esprit du moment.

Comme annoncé dans un précédent message, j'ai démissionné de mon sûûûperbe boulot de vendeuse/fabriceuse de burgers. Trois ans. Trois ans à servir des clients pas forcément sympathiques (il y a même un groupe Fessebook dénonçant les clients de la WC comme les pires qui soient). Trois ans passés en cuisine à préparer ces horreurs, en se coupant et se brûlant. Trois ans passés à supporter des chefs souvent bêtes à bouffer du foin et qui compensent leur QI de bulot en te pourrissant du matin au soir parce que ça leur fait frétiller les hormones. Surtout les gonzesses, toutes à moitié hystéro. Pas la peine de me troller, non seulement j'assume mais en plus je m'en fous.

Parce que maintenant, tout ça, c'est fini. Finifinifinifini ! Depuis dimanche, je suis une femme libre. Et au chômage. Mais en fait non. Précision : je n'ai pas quitté la WC parce que j'avais trouvé un autre boulot (je me serais tirée de toute façon, mes limites ayant été largement dépassées) mais parce que je commence une formation à la fin du mois.
Joie, bonheur, félicité.
J'en avais parlé il me semble de cette formation lorsque mon financement m'avait été refusé. Mais à force de persévérance (et de harcèlement téléphonique), j'ai réussi à conserver ma place et cerise sur le gatal, à me faire financer. Strobo.

Donc je suis over the moon, réellement en train de planer, sans bien me rendre compte de ce qui m'arrive. Enfin, je m'en rendrais bien compte en allant rendre mon uniforme et en me moquant des petits chefs mous du bulbe qui se baladent comme Grace Kelly dans tout le resto, sans doute pour oublier que personne d'autre ne veut de leurs immenses talents.

Bref, en ce moment, tout va bien

08 mai 2009

De l'art de la contradiction dans le milieu professionnel

Un des chefs : "Il faut prendre des initiatives ! Si vous n'avez rien à faire (gné? ça arrive?), allez aider vos collègues, faîtes du nettoyage ! Des i-ni-tia-tives !"
Dix minutes plus tard, à un collègue venu m'aider parce qu'il venait d'arriver et qu'on ne lui avait assigné aucune tache, une autre chef : "Mais kestufou? D'où tu prends des initiatives? Où tu te crois? Tu fais ce qu'on te dis et rien d'autre ! Si on te dis rien, tu fais rien ! Nanmého !"

Je pense que je n'ai pas besoin de faire plus de commentaires...

07 mai 2009

Le premier client

Puisque mon calvaire au sein de la WC arrive à son terme à la fin de cette semaine, je vais vous livrer quelques petites anecdotes pour que vous vous rendiez bien compte à quel point c'est enrichissant comme boulot.

J'ai travaillé dans plusieurs restaurants, en caisse et en cuisine. Je venais de changer encore une fois de lieu de travail et après avoir passé quelques jours en cuisine, mes chefs se rappellent que je suis aussi caissière et hop, va vendre des burgers et plus vite que ça. Sir yes sir!
Deux ou troisième client, habillé uniquement avec des marques qui coutent la peau des fesses (mon salaire mensuel sur le dos en gros), pour situer, hein, j'ai pas affaire à un clodo qui dort sous les ponts. Il me demande une promo. Ok, est-il un employé, a-t-il un bon de réduction quelconque? Seules réponses possibles à ces questions (à mon sens) : oui ou non. Erreur, grossière erreur ! Voilà la réponse obtenue :
"Allez, fais pas ta radasse et file-moi ton cheese, grosse teupu".

Et dire que j'ai tenu presque deux ans là-dedans et trois ans au total dans la WC.
Et dire qu'on me demande encore pourquoi je quitte mon si fabuleux boulot.

01 mai 2009

Tiens, c'est la fête du travail...

Il semblerait que ce soit la fête du travail aujourd'hui, une journée où personne ne travaille, à part des services indispensables comme les hopitaux ou la police. Des métiers vraiment utiles, sans eux, c'est la panique, le chaos, la merde noire. La définition parfaite de la WC donc. Parce qu'aujourd'hui, on est ouvert, comme tous les jours de l'année. Parce que aujourd'hui aussi, on va avoir du monde, beaucoup de monde. Parce que le burger n'attend pas.
Ca me rappelle d'ailleurs une anecdote arrivée un dimanche soir, qui est notre plus gros soir de la semaine en terme de chiffre d'affaire. Un blaireau client à qui je faisais remarquer qu'il serait judicieux de me parler sur un autre ton, me répond, mi-couinant mi-méprisant : "ah ben, vous comprenez, c'est dimanche, c'est la fin du week-end et demain je dois retourner au boulot". Bien bien bien, comment te dire, pour que ton cerveau de bulot assimile l'information? T'as vraiment l'impression que je suis à la plage, là, maintenant, tout de suite? T'as pas légèrement l'impression que JE suis EN TRAIN de travailler et que oui, on est dimanche?


Mais bon, tout ça est bientôt fini parce que ayé, j'ai démissionné